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Moscou Correspondante - L'ex-première ministre ukrainienne Ioulia Timochenko, 50 ans, a été condamnée, mardi 11 octobre, à sept ans de prison par un tribunal de Kiev en raison des accords sur le gaz conclus avec son homologue russe, Vladimir Poutine, en janvier 2009. En ordonnant à la compagnie ukrainienne Naftogaz de signer un contrat sur dix ans avec Gazprom, seule issue pour mettre fin à la bataille du gaz qui faisait rage à l'époque, l'ex-égérie de la "révolution orange" se serait rendue coupable d'"abus de pouvoir".
La signature des accords, désormais décrite comme "contraire aux intérêts de l'Etat ukrainien", vaut à Mme Timochenko sept ans de prison, trois ans d'inéligibilité et 140 millions d'euros d'amende, soit les dommages subis par Naftogaz. Ainsi s'est achevé, après trois mois d'audience, le procès qui divise l'Ukraine et exacerbe les tensions entre l'Union européenne (UE) et la Russie.
Toujours aussi combative, Mme Timochenko a coupé la parole au juge Rodion Korneev pendant que celui-ci lisait le verdict. Se tournant vers les caméras de télévision, elle a dénoncé le "régime autoritaire" du président Viktor Ianoukovitch, comparé à Staline et à ses purges. "C'est le retour de l'année 1937", a-t-elle lâché, sûre d'elle, face à un juge qui tentait tant bien que mal de poursuivre sa lecture du verdict. Décrivant son procès comme un "lynchage politique" tramé par son rival, le président Ianoukovitch, elle a annoncé son intention de faire appel. En termes d'image, la "Marianne" ukrainienne a incontestablement marqué des points face au juge en sueur, le nez dans ses papiers.
L'UE et l'administration américaine se sont dit déçues par le verdict. "L'Union européenne va réfléchir à sa politique à l'égard de l'Ukraine", a prévenu Catherine Ashton, la chef de la diplomatie européenne. Bruxelles pourrait revoir la signature d'un accord d'association avec Kiev, prévue avant la fin de l'année 2011. Washington a de son côté qualifié la condamnation de Mme Timochenko de "politique".
A sa façon, la Russie a joint sa voix aux condamnations. L'affaire a un "caractère manifestement anti-russe", a souligné le ministère des affaires étrangères. Moscou, en perpétuelle bisbille avec Kiev sur les prix du gaz, ne veut surtout pas que le jugement serve de base juridique à l'annulation du contrat gazier conclu avec l'Ukraine et toujours en vigueur à ce jour. "Jeter le doute sur cet ensemble d'accords est dangereux et contre-productif", a mis en garde M. Poutine, en visite à Pékin. Sans comprendre pourquoi Ioulia Timochenko "a pris sept ans", le premier ministre russe s'est bien gardé de la défendre, car "elle est une personne orientée politiquement vers l'Occident".
La messe était dite. Il faut savoir que M. Poutine s'est entendu avec M. Ianoukovitch pour une révision du contrat honni. Moscou veut bien baisser le prix du gaz, comme le souhaite Kiev. L'accord a été trouvé le 24 septembre à Moscou, le jour même où était annoncé le retour du "tsar" Poutine au Kremlin. Difficile de savoir ce que les autorités de Kiev ont promis en contrepartie.
M. Ianoukovitch disait jusqu'ici privilégier l'intégration économique de son pays à l'UE. Il semblait peu enclin à rejoindre l'Union douanière Russie-Biélorussie-Kazakhstan malgré l'insistance de Moscou. L'économie ukrainienne, grande exportatrice d'acier et de produits chimiques, n'est pas encore remise de la crise de 2009 (chute de 15 % du produit intérieur brut). Elle est dépendante d'un crédit de 15,6 millions de dollars (11,4 millions d'euros) accordé par le Fonds monétaire international.
Une fois de plus, l'Ukraine est tiraillée entre l'Europe et la Russie. Prêt à tout pour obtenir une réduction sur les prix du gaz, M. Ianoukovitch et ses alliés du Parti des régions, les oligarques du charbon et de l'acier au sud-est de l'Ukraine, vont-ils céder aux sirènes russes ? Récemment, M. Poutine, en campagne pour son troisième mandat, a dévoilé le projet grandiose de la création d'une Union eurasienne entre son pays, le Kazakhstan et la Biélorussie. "Il faudrait plutôt dire une Union des présidents à vie", s'est gaussé un expert à la radio russe Kommersant FM.
Avec ses 46 millions d'habitants, ses industries, ses gazoducs vers l'Europe, l'Ukraine pourrait former le noyau de cette nouvelle URSS. En écartant Mme Timochenko, son principal rival politique pour l'élection législative de 2012, M. Ianoukovitch a fait un premier pas dans cette direction.
Marie Jégo
Article paru dans l'édition du 13.10.11