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Le 4 août 2011, Ales a été arrêté par les autorités biélorusses et accusé d'"évasion fiscale particulièrement importante". Le 2 novembre 2011 s'ouvrira son procès. Ales risque de trois à sept ans de prison ferme. Ce n'est pas la première fois qu'Ales affronte la justice biélorusse ses premiers séjours en prison datent de la fin de la guerre froide mais cette fois, l'attaque est beaucoup plus sournoise. Les "excès de zêle" des services polonais et lituaniens, qui ont divulgué des informations fiscales à leurs homologues bélarusses, ont permis aux autorités de piéger la bête noire du régime. "Qui veut noyer son chien l'accuse de rage" : le régime de Loukachenko a fait sien cet adage; Ales est victime depuis son arrestation d'une incroyable cabale médiatique.
Exsangues, les ONG indépendantes ne peuvent survivre financièrement qu'en usant de subterfuges destinés à échapper à la main-mise politique de l'administration. Ces stratégies sont largement comprises par les bailleurs de fonds qui demandent en retour des bilans comptables extrêmement précis. Et Viasna s'acquitte de cet exercice avec rigueur, ce qui explique sans doute sa longévité et son efficacité mais aussi la haine tenace que lui voue le régime de Loukachenko. Une nouvelle loi visant à interdire toute forme de subvention étrangère vient d'ailleurs d'être adoptée en urgence par le Parlement. Cette nouvelle loi s'accompagne également d'un renforcement des prérogatives déjà très larges du KGB. En outre, toute manifestation non autorisée par le gouvernement biélorusse, ou même un appel à une telle action, serait désormais passible de peines allant jusqu'à trois ans de prison ferme.
En dépit de ces signaux inquiétants, la communauté internationale semble bien hésitante. Aux excuses publiques des gouvernements polonais et lituaniens ont succédé des déclarations officielles nombreuses mais souvent maladroites. Mais le plus préoccupant demeure l'absence de ligne claire de la part de l'Union européenne. Depuis l'échec fracassant de la "libéralisation" pré-électorale à la Biélorussie plusieurs centaines d'arrestations le jour du scrutin, y compris de 7 des 9 candidats présidentiels, suivi en août de l'arrestation d'Ales l'UE cumule les gestes contradictoires pour tenter d'obtenir les changements souhaités. Si des mesures de sanctions à l'encontre du régime ont été renforcées, la Pologne, actuellement à la présidence de l'Union, a publiquement proposé de verser neuf milliards d'euros à la Biélorussie "si les conditions concernant les droits de l'homme, les libertés publiques, et la tenue d'élections démocratiques étaient respectées". Résultat : Loukatchenko remplit ses prisons, afin de détenir le plus de cartes possibles en vue d'une négociation qui s'annonce serrée pour lui.
Loukachenko, en outre, joue de son alliance avec Moscou et menace de couper les ponts avec Bruxelles. Déjà, des contrats ont été passés avec d'autres partenaires tels que la Chine, le Qatar ou encore l'Iran, qui expliquent certainement les atermoiements de l'Union européenne En attendant, les prisonniers politiques, dont les conditions de détention ne font qu'empirer, sont devenus de véritables otages de ces enchères.
Mais la Biélorussie connaît une crise économique sans précédent, et a plus que jamais besoin du soutien financier de l'Union. Des leviers diplomatiques existent donc. C'est pourquoi les institutions communautaires doivent parler d'une seule voix, ferme et claire, et exiger la libération d'Ales Bialiatski et de tous les autres prisonniers politiques, ainsi que des changements irrévocables à la Biélorussie, afin d'éviter, à l'avenir, un aussi honteux "marchandage". Pour paraphraser Ales, nous réitérons cette question aux instances européennes : "L'Histoire vous lance un défi. Et vous, saurez-vous le relever ?"
Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH) ;
Stephane Hessel, ambassadeur de France, président d'honneur du Comité de soutien de la FIDH ;
Daniel Cohn-Bendit, co-président du groupe Verts-Alliance libre européenne au Parlement européen ;
Jonathan Littell, écrivain.
Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site en soutien à Ales Bialiatski.