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Biélorussie, une dictature en faillite - Le Monde

Le président de la Biélorussie Alexander Lukachenko, le 3 juillet lors d'une parade militaire à Minsk.

Le président de la Biélorussie Alexander Lukachenko, le 3 juillet lors d'une parade militaire à Minsk.AFP/NIKOLAI PETROV

Minsk, envoyé spécial - Une maisonnette anonyme, un peu déglinguée, dans la banlieue de Minsk. Le nouveau-né d'Ania dort dans sa poussette, placée dehors par - 15 oC. Il paraît que c'est bon pour la circulation sanguine de la petite. Dans la cuisine, l'eau pour le thé chauffe dans une vieille casserole émaillée. Volodia, le frère d'Ania, s'énerve contre sa grand-mère. Elle ne l'aide pas dans sa démonstration. Volodia veut nous ]]> convaincre ]]> d'une évidence : l'année 2011 a été un cauchemar dans la vie des Biélorusses. La monnaie nationale a perdu deux tiers de sa valeur par rapport au dollar, l'inflation a été de 108 %.

"On a assez pour se nourrir", murmure la babouchka aux yeux bleus délavés, réajustant son peignoir rose. "Qu'est-ce que tu racontes ?, reprend son petit-fils, tandis qu'elle se tord les mains, en raison de la présence inquiétante d'un étranger sous son toit. Tu vis de lait caillé et de pain ! Regardez son réfrigérateur..." Effectivement : les conserves maison à base de légumes du jardin sont bien seules dans l'appareil bourdonnant, aux côtés d'un reste de beurre. "La dernière viande achetée, c'était il y a un mois !, renchérit Ania, en soutien à Volodia. Et une partie des médicaments ne sont plus remboursés."

Ania, 25 ans (le nom de la famille est tu à sa demande), travaille dans une crèche. Le seul président dont elle se souvient est ]]> Alexandre Loukachenko ]]> . Elle gagne 50 euros par mois. Cela l'oblige à ]]> vivre ]]> avec sa grand-mère et Volodia, vu le prix des appartements. Heureusement, son mari pointe à l'usine de tracteurs de Minsk, qui assure un meilleur revenu. Volodia, lui, est chauffeur de taxi. Même en hiver par ce temps hostile, beaucoup de gens ont renoncé au luxe d'une course tarifée.

Le 19 décembre 2010, au soir de l'élection présidentielle qui avait permis à M. Loukachenko de s' ]]> octroyer ]]> un quatrième mandat, la curiosité avait poussé Volodia vers la place de l'Indépendance. C'est là qu'affluaient près de 30 000 manifestants en colère contre les fraudes. Il avait été arrêté parmi des centaines d'autres, dont les leaders de l'opposition. Quinze jours de prison, à huit par cellule, toilettes au milieu : un vaccin définitif contre "Batka", le père du peuple. "Il y a encore deux ou trois ans, tous les retraités comme ma grand-mère votaient Loukachenko car il relevait leurs pensions. Aujourd'hui, plus personne ne le soutiendrait, à part 5 % de fanatiques."

Longtemps, le mirage biélorusse a captivé une majorité de la population. Il portait un nom : stabilité. Loin des convulsions de la Russie dans les années 1990, Minsk prétendait ]]> suivre ]]> un chemin sécurisé. Un chemin sur lequel ses citoyens étaient protégés et encadrés par un Etat tout puissant. Le secteur privé représente moins de 30 % de l'économie ; et encore, les hauts fonctionnaires y prospèrent aussi.

Juste avant l'élection présidentielle, le régime a décidé d' ]]> augmenter ]]> généreusement les salaires et les retraites. Cette manoeuvre populiste, alors que les caisses étaient vides et l'économie arriérée, a été la mèche courte jusqu'au baril de poudre. A ]]> partir ]]> de mars, le rouble biélorusse a commencé à s' ]]> écrouler ]]> . Au lieu d' ]]> assumer ]]> une dévaluation franche, le régime est resté dans le déni. Paniques devant les bureaux de change, fonte des réserves en devises. "Pendant sept mois, jusqu'en septembre 2011, on a vécu une période de grande stupidité administrative, explique l'économiste ]]> Sergueï Chaly ]]> . Alors qu'il fallait au plus vite ]]> adopter ]]> un cours flottant du rouble, les autorités ont longtemps maintenu un cours artificiel pour ]]> éviter ]]> que les revenus réels ne s'effondrent. Depuis, nous sommes revenus à la réalité, à notre économie inefficace. Les 300 dollars de salaire moyen, c'est le maximum possible. On n'a plus de temps à ]]> perdre ]]> , il faut des mesures radicales."

Ce retour à la réalité s'est opéré à l'aide d'un contributeur généreux et intéressé : la Russie. La Biélorussie ressemble à un fumeur de crack : fébrilement, il quête sa dose de crédit. Cet argent ne le sauve pas ; il lui fait ]]> passer ]]> la journée, sans ]]> changer ]]> l'équation de sa lente décomposition. "La situation est meilleure aujourd'hui qu'il y a quelques mois, reconnaît l'économiste ]]> Oleg Romantchouk ]]> , qui fut candidat à la présidentielle de 2010. Mais c'est juste temporaire, comme de la bière donnée à un alcoolique. Nous devons ]]> rembourser ]]> cette année 12 milliards de dollars, dont 1,7 directement par l'Etat. Or, nos réserves en devises et en or sont seulement d'environ 8 milliards."

Récemment, la représentante du Fonds monétaire international à Minsk a avoué sa perplexité à la lecture des prévisions officielles de croissance (5,5 %) pour 2012. Une façon polie de ]]> dire ]]> : les chiffres sont encore plus têtus que vous, la fête est finie. Le gouvernement a préparé une liste d'entreprises à ]]> privatiser ]]> , pour un montant global de 2,5 milliards de dollars. La vente des bijoux de famille se poursuit, sans ]]> penser ]]> aux lendemains.

Le marché de Zanovitchi est un immense espace commerçant dans le sud de Minsk. S'y alignent les stands de viande, de légumes et de fruits, mais aussi d'électronique et de vêtements. Ce qui frappe, ce sont les prix, très élevés pour le Biélorusse ordinaire. Le kilogramme de boeuf grossier est à 60 000 roubles, soit 6 euros.

Dans les bars et les restaurants branchés de Minsk, une triste faune se meut sur de la musique binaire. De belles filles au ventre plat entretiennent des étrangers de passage, au ventre rond, qui les entretiennent à leur manière : par des cocktails, par de l'argent, par des bijoux. ]]> Partir ]]> . N'importe où plutôt qu'ici, de préférence en Russie, où l'herbe semble ]]> pousser ]]> plus vite. De jeunes entrepreneurs, las de la bureaucratie avide, préfèrent s' ]]> installer ]]> de l'autre côté de la frontière. "A Mogiliev, dans ma ville d'origine, il y a des lieux précis où l'on peut ]]> recruter ]]> des travailleurs pour ]]> aller ]]> ]]> bosser ]]> quelques mois en Russie, explique l'analyste ]]> Dzianis Melyantsou ]]> , de l'Institut biélorusse pour les études stratégiques (BISS). Le ]]> pouvoir ]]> est content : ces ouvriers envoient de l'argent à leur famille restée au pays, et puis ils ne participent pas à des manifestations."

Andreï Karpounine, patron de la holding Registr depuis treize ans, est un des entrepreneurs biélorusses en vue. Edition, agence de publicité, secteur de la construction : tout lui réussit, malgré le ralentissement en 2011 dû à la disparition des produits importés. Ce chef d'entreprise de 36 ans se dit pessimiste, tout en maîtrisant ses propos. Il y a un mois, une équipe entière de programmateurs l'a quitté, direction Moscou. "Je ne peux pas ]]> imprimer ]]> d'argent", soupire-t-il. Andreï Karpounine est un patron attentionné et indépendant. "Je n'ai pas renvoyé un seul employé qui a manifesté contre le régime, en décembre 2010. J'ai même accordé des jours de congé à ceux placés en détention administrative, pendant quinze jours. Ils avaient été arrachés à leur famille pour le Nouvel An." Lorsque cette dizaine de juristes et d'économistes, âgés entre 25 et 35 ans, sont sortis de prison, il les attendait avec du cognac.

Andreï Karpounine voyage souvent. Il compare. Il s'attriste. Le temps presse pour ]]> réformer ]]> le système biélorusse. "Le problème n'est pas de ]]> savoir ]]> si c'est Loukachenko ou "Poukachenko" qui nous dirige. Il y a 80 organes différents de contrôle au-dessus des entreprises, soupire-t-il. S'ils emploient la force, ce sont les organes de sécurité. S'ils ont un ]]> sourire ]]> , ce sont les services fiscaux. Mais bon, c'est plus tranquille qu'il y a trois ans, où existait un plan précis visant à ]]> soutirer ]]> 10 % à chaque entreprise." L'entrepreneur pense que la période de stabilisation actuelle, après le chaos du premier semestre 2011, pourrait s' ]]> achever ]]> d'ici fin mars. "Au printemps, il faudra ]]> financer ]]> le travail agraire, soit 15 milliards de roubles dans le budget. Cet argent n'existant pas, il devra ]]> être ]]> fabriqué." D'où un nouveau cycle d'inflation possible.

On a voulu ]]> voir ]]> de près un des projets phares d'Alexandre Loukachenko : les agro gorodki, les villages agricoles. Il s'agit, pour l'Etat, de ]]> créer ]]> et ]]> soutenir ]]> des villages afin de ]]> revitaliser ]]> les zones rurales. M. Loukachenko veut en ]]> construire ]]> 1 500, pour que 30 % de la population continue à ]]> vivre ]]> dans les campagnes. Pour se ]]> rendre ]]> à Jouravliny, dans la région occidentale de Brest, il faut ]]> demander ]]> l'autorisation à la direction de la compagnie du même nom, qui regroupe trois villages. On y trouve trois écoles, deux écoles maternelles, trois "palais de la culture", deux cliniques et trois églises orthodoxes, précise son site Internet. Le bonheur à l'air pur. Problème : pour ]]> entrevoir ]]> ce bonheur, précise par mail le juriste de l'entreprise, il faut ]]> obtenir ]]> l'autorisation du département pour le travail idéologique du district. Qui n'arrivera jamais.

Le régime entretient une représentation infantilisante du peuple, forcément bon, surtout rural, attaché à son folklore, sa terre fertile et ses valeurs. Alexandre Loukachenko est le directeur de ce grand kolkhoze. Les citoyens sont ses employés, ses affiliés. Le régime biélorusse a dépassé le stade du communisme. Il n'en a gardé que le dirigisme, le contrôle des masses et les rues aux appellations soviétiques. Dans chaque usine, dans chaque kolkhoze, dans chaque administration, le chef a un adjoint, chargé du fameux travail idéologique. D'idéologie, il n'y a point. Il s'agit de ]]> repérer ]]> les activistes, les fauteurs de troubles.

Ceux qui ne marchent pas droit sont aussi, souvent, les seuls à se ]]> tenir ]]> debout. On en a rencontré, dans la ville de Mikachevitchi, à 200 km au sud de Minsk. Cette municipalité a un poumon, la compagnie Granit, dont le nom précise la spécialité. Elle affiche une rentabilité de 40 %. En décembre 2011, un événement inouï est survenu, étouffé par les médias nationaux. Deux cents ouvriers (sur 3 000) ont décidé de ]]> créer ]]> un nouveau syndicat. Leurs revendications : de meilleurs salaires, des relations plus respectueuses avec la hiérarchie. Cette émancipation s'est accompagnée d'un geste de défi : ils ont déposé des déclarations de sortie du syndicat officiel, la Fédération des syndicats de Biélorussie, qui regroupe 4 millions de membres et des milliers d'organisations locales. Cette fédération est riche : elle possède toutes sortes de structures hôtelières, médicales, sportives. Le cadet de ses soucis est la défense de ses membres, puisqu'elle est le premier partenaire de l'Etat, voire même son excroissance.

Les pressions n'ont pas manqué en décembre, lorsque le mouvement a pris de l'ampleur. Le mépris ne fonctionnant pas, la direction a organisé des entretiens individuels. Les proches des rebelles ont été menacés ; 80 ouvriers sur 200 ont fini par ]]> reprendre ]]> leur carte de la Fédération. Le leader local des contestataires, ]]> Oleg Stakhaievitch ]]> , chauffeur de poids lourds, a été visé par une curieuse procédure pour infraction routière. Il n'aurait pas laissé ]]> passer ]]> une piétonne, selon une vidéo. Aux dernières nouvelles, le voici accusé d' ]]> avoir ]]> été ivre. Il risque une suspension de permis, donc son boulot. Mais il n'est pas du genre à ]]> renoncer ]]> . Le renvoi de plusieurs cadres hiérarchiques est une première victoire.

La route de béton est droite mais de mauvaise qualité entre Minsk et Mikachevitchi, bordée par des rangées de sapins. L'arrivée en ville se fait sous un soleil pâle, qui donne du charme aux vieilles maisonnettes en rondins, côtoyant des maisons de briques plus récentes, bâties sans soin. On passe une statue à la gloire des partisans contre les nazis, une autre de Lénine, un chien errant, quelques antennes satellites. Au loin, une cheminée de l'usine gâte le ciel. Plus on s'approche d'elle, et plus s'imposent dans les rues des immeubles gris sale, surchauffés et sans charme, où vivent les ouvriers.

C'est dans l'appartement d' ]]> Anatoli Litvinko ]]> , 36 ans, que se retrouvent quelques-uns des dissidents, autour du thé, de mandarines et de gâteaux. "Pour l'instant, on est comme des lapins courant dans tous les sens, dit-il. On veut qu'on nous donne, conformément à la loi, un enregistrement et des locaux." Le groupe raconte volontiers les conditions de travail sur le site immense de Granit, qui à leurs yeux n'ont cessé de se ]]> détériorer ]]> . Mais attention, "on ne veut pas ]]> parler ]]> de politique, sinon, couic !", assène Dmitri, qui préfère ]]> rester ]]> anonyme, en mimant un égorgement : "Ici, au village, tout le monde se connaît. On menace tout de suite de ]]> renvoyer ]]> votre épouse ou votre père si vous mouftez."

Dmitri travaille dans l'entreprise depuis quinze ans. Il touche 2,7 millions de roubles par mois, soit environ 250 euros. Comme les autres, lorsqu'il cuisine des boulettes, il ajoute beaucoup de pain rassis à la viande, vu son prix. Assis à ses côtés, ]]> Alexandre Kouchnerevitch ]]> , volubile garçon de 27 ans, est un peu mieux loti, question salaire. Il conduit un camion neuf de 55 tonnes, assurant de très nombreuses rotations. "Il y a une telle corruption dans la direction qu'ils ne me donnent même pas d'argent pour les pièces détachées, s'énerve-t-il. Ici, les conditions météo sont si difficiles que nous sommes des sortes de kamikazes. L'été, la température monte à 50 °C dans nos cabines sans air conditionné. L'hiver, les dents des pelles électriques se cassent à cause du gel."

Avant de ]]> devenir ]]> père de famille et de ]]> devoir ]]> ]]> financer ]]> son foyer, Alexandre était insouciant, jouisseur. "Je vivais pour mon plaisir." Il lui est arrivé de ]]> voter ]]> Loukachenko, en guise de remerciement pour ses 800 euros de salaire, qui lui ont permis d' ]]> acheter ]]> une vieille BMW de 2001 supportant bien les routes glacées. La voiture lui vaut d' ]]> être ]]> taquiné par ses amis, qui le surnomment "l'oligarque". Mais aujourd'hui, il est remonté contre toutes ces autorités insensibles : la direction de Granit, la municipalité qui se moque des familles et ne construit ni square ni lieux de vie. Pour ce régime archaïque, l'opposition la plus dangereuse est celle de ses propres enfants, qu'il ne parvient plus à ]]> nourrir ]]> correctement.

Piotr Smolar

External source of this news: http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/02/18/bielorussie_1644971_3214.html
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